Révolver Webley RIC, calibre .450
ayant appartenu à Aubrey Gordon de Appleby Moore
Aubrey Gordon de Appleby Moore
Le Lieutenant A. Moore était en charge de l’unité de tunneliers (49 hommes) de la Brigade ; au printemps 1915, on lui a demandé de la diriger à plein temps ; il a cependant refusé de quitter son unité d’origine, le 5ème Bataillon du Régiment du Leicestershire. A cette époque, il avait déjà été confronté aux Allemands sous terre et gagné la Military Cross.
Extrait du journal du 5ème Leicestershire (entre le 26 février et le 16 juin 1915) :
Durant la même période, la Brigade a subi son premier désastre important lorsque l’ennemi a miné et fait exploser la tranchée « E 1 gauche » tenue à ce moment par le 5ème Leicestershire. Le bataillon a eu de nombreuses pertes et la tranchée a bien sûr été détruite. Plusieurs hommes enterrés ou à demi enterrés dans les décombres sont devenus la cible des tireurs d’élite allemands. Pour tenter de les sauver, le lieutenant Gosling des Royal Engineers (NdT : Génie), qui se trouvait dans les tranchées G s’est dirigé vers la tranchée détruite et, avec un courage remarquable, s’est frayé un chemin vers le cratère de la mine. Trouvant un soldat à demi enterré, il a commencé à le dégager, puis, alors qu’il venait d’y parvenir, a été touché par une balle tirée par un sniper et est mort instantanément.
Comme à cette époque, les compagnies de tunneliers des Royal Engineers n’étaient pas assez nombreuses pour couvrir tout le front britannique, aucune unité n’avait été affectée à ce secteur, qui était considéré comme habituellement calme. Le Général Clifford a donc décidé que sa Brigade aurait sa propre unité de tunneliers et une compagnie a été constituée sous la responsabilité du Lieutenant A. G. Moore ; notre bataillon y a contribué en lui détachant 24 hommes, mineurs de métier. Le Lieutenant Moore s’est immédiatement mis au travail et cette troupe d’amateurs s’y est tellement bien prise, qu’en quelques jours des galeries étaient creusées à la rencontre des travaux souterrains des Boches. En un temps record et surtout grâce à l’implication personnelle du Lieutenant Moore qui passait plusieurs heures par jour sous terre à quelques pieds des sapeurs ennemis, deux puits de mine allemands et leurs occupants ont été détruits par des « camouflets » (NdT : charge d'explosif modérée destinée à détruire une sape creusée par l’ennemi, sans répercussion à la surface). Les tranchées « E 1 gauche » et « E 1 droite » ont été ainsi mises à l’abri des mines souterraines par une galerie défensive creusée le long de leur ligne. Le Lieutenant Moore a reçu la Military Cross en récompense de ce travail.
Carte mentionnant la position de la tranchée 'E1', près du moulin de
Spanbroek (Pool of peace près de Wijtschaete en Belgique)
En outre, Aubrey Gordon de Appleby Moore, devenu entretemps Capitaine, a été cité à l’Ordre du jour.
Le matin du 9 avril 1918, durant les phases initiales du début de l’Opération « Georgette », le Capitaine Moore et 43 autres militaires ont été gazés. Ils ont été évacués vers l’Angleterre pour leur convalescence et ne sont plus retournés au front. Il a fallu dix ans au Capitaine Moore pour guérir des suites de son intoxication au gaz. Il a été rappelé en 1939 en tant que membre de l’Armée Territoriale et a reçu le commandement d’une compagnie de recrues stationnée au dépôt régimentaire de Glen Parva Barracks. Il a ensuite commandé une unité du RAF Regiment chargée de la protection de l’aérodrome de Sywell près de Wellingborough dans le Northamptonshire. Il a été mis à la retraite avec le grade de Lieutenant-Colonel.
Le Lieutenant Douglas Gosling, dont il est
question ci-dessus, tué à l’âge de 20 ans
par un tireur d’élite et inhumé dans le
cimetière de l’église de Dranoutre.
"Je souhaite que ce révolver soit offert au musée du Régiment Royal du Leicestershire.
Lors de la mobilisation de septembre 1914, aucun révolver n’a pu être distribué aux unités territoriales ; en fait, nous avons dû attendre jusqu’en juin 1916, pour recevoir des Webley à canon court, de calibre .45.
Mon père avait un Webley nickelé datant d’environ 1866 qu’il m’a prêté. William (Codger) Saddington, notre sellier local, m’a fabriqué un étui en très peu de temps, ce qui m’a donné le sentiment d’être complètement équipé.
J’ai utilisé ce révolver jusqu’en juin 1916, quand j’ai reçu un Webley .45 juste avant le début de l’offensive de la Somme le 1er juillet 1916. Il avait alors plus d’une année de service à son actif et a été utilisé de manière offensive, surtout contre les rats.
A. G. de A. Moore
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